OPINION - Suu (navèth) embarrament a l'Estat francés (Fr)

    Le 28 octobre dernier, le Président de la République française Emmanuel Macron a annoncé un reconfinement de la population de l’État français. Cependant, à l’inverse de celui que nous avions connu en début d’année 2020, celui-ci nous empêchera uniquement de faire autre chose que travailler.

    Le choix de confiner une population est justifié par la volonté d’enrayer la propagation du Covid. L’intention semble louable mais les raisons qui la motivent le sont moins. En effet, les structures publiques de santé ont été démantelées - comme d’autres services publics - par les gouvernements successifs depuis des années, à coups de baisses de budget, de fermeture de lits, de précarisation des conditions de travail des salarié·e·s. C’est de ces mêmes structures dont nous aurions besoin, non-seulement en règle générale mais encore plus avec la pandémie que le monde connaît actuellement. Car le confinement s’impose lorsque les services hospitaliers risquent d’arriver à saturation, lorsque des opérations sont repoussées pour faire de la place aux malades du Covid. Qu’en serait-il si, au lieu de cela, nous disposions d’un système de santé performant, non pas sur le plan de la rentabilité mais sur le plan effectif ? Les confinements passé, présent et - nous pouvons le craindre - à venir sont un pansement que l’on appliquerait sur une fissure dans un mur. Ils ne servent qu’à pallier les conséquences catastrophiques des politiques capitalistes, qui se retrouvent aujourd’hui confrontées à leurs propres effets.

    Ils nous traitent d'irresponsables alors qu'ils ont accès à un confort dont il nous faudrait plusieurs vies pour l'atteindre

    Pourtant, on ne constate aucune remise en question de la part de la classe bourgeoise. Pendant que nous devons payer le prix de leur incapacité à se préoccuper des intérêts de la classe travailleuse, pendant que nous devons nous contenter de notre travail pour seule sortie de notre domicile, les puissant·e·s continuent de nous faire la leçon, nous traitant d’irresponsables, nous faisant porter le chapeau alors qu’ils et elles ont accès à un confort dont nous faudrait plusieurs vies de labeur pour l’atteindre. Pire, de nombreuses réformes permises par l’état d’urgence sanitaire sont venues - depuis le début de la pandémie - grignoter un peu plus les droits de notre classe, celle des travailleurs et des travailleuses, celle qui produit réellement la richesse accaparée par celles et ceux qui se permettent de nous donner des ordres. Dans le même temps, les luttes sociales sont totalement muselées au nom de la lutte contre la pandémie, via l'interdiction des rassemblements, manifestations, etc, ce qui ôte à notre classe toute possibilité de contestation. Enfin, celles et ceux qui refusent d'obéir aux ordres subissent la répression. Mais pas n’importe lesquel·le·s. Pendant le confinement du début de cette année 2020, les forces de police se livraient à leurs brutalités habituelles dans les quartiers populaires, pendant que la bourgeoisie continuait de mener son petit train de vie dans ses beaux quartiers.

    Dans son livre Salaire, prix et profit écrit en 1865, Karl Marx disait ceci à propos du temps de travail : “Un homme qui ne dispose d'aucun loisir, dont la vie tout entière, en dehors des simples interruptions purement physiques pour le sommeil, les repas, etc., est accaparée par son travail pour le capitaliste, est moins qu'une bête de somme. C'est une simple machine à produire de la richesse pour autrui, écrasée physiquement et abrutie intellectuellement. Et pourtant, toute l'histoire de l'industrie moderne montre que le capital, si on n'y met pas obstacle, travaille sans égard ni pitié à abaisser toute la classe ouvrière à ce niveau d'extrême dégradation.” Loin de moi l’idée de faire dire ce qu’il n’a pas dit à ce fondateur de la pensée communiste. Toutefois, force est de constater une certaine similitude avec la situation dont nous sommes actuellement victimes, dans une mesure certes différente.

    Exposé·e·s au virus sur notre lieu de travail, nous sommes privé·e·s de loisirs

    Nous en avons plus qu’assez de n’être rien d’autre que des bêtes de somme au service d’une minorité qui possède une part chaque jour plus importante de la richesse que nous produisons, mais qui l'accapare pour son propre confort. Pendant ce temps, nous sommes de plus en plus précarisé·e·s, nous sommes toutes et tous exposés au virus sur nos lieux de travail, et tout cela en étant privé·e·s de loisirs. Combien de temps allons-nous encore accepter ce que Dominique Grange décrivait comme “la vie d’esclaves, [...] la vie de misère” ? Combien de temps encore avant que “nos voix [n’]annoncent la guerre” ? Pas celle qu’annonçait le Président Macron dans son discours de mars 2020 mais “la guerre de classe”. Déjà en son temps, Rosa Luxemburg affirmait la chose suivante : “La société bourgeoise se trouve à la croisée des chemins, soit en transition vers le socialisme, soit en régression vers la barbarie”.

    Aujourd’hui plus qu’hier, il est temps de lutter pour le camp du peuple, pour notre camp.

Burugoŕi

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